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Ni usager, ni client, l’étudiant est-il membre de la communauté ?

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Mon attention vient d’être attirée par un article intitulé « On m’a décroché » relatant l’expérience d’une étudiante qui, BTS en poche, ne parvenait pas, malgré ses efforts, à s’inscrire en 3e année de licence dans les Yvelines.

Ce témoignage soulève la question de l’accueil des étudiants en premier cycle universitaire, un enjeu fondamental. Depuis trop longtemps, la dimension relationnelle est restée marginale, même si une prise de conscience est désormais réelle. De même qu’une université doit donner envie aux meilleurs profils de l’administration, de l’enseignement et de la recherche de la rejoindre, elle doit donner envie aux étudiants.

Cela passe nécessairement par une attention, une ouverture, une disponibilité, un relationnel de proximité, que dans le cadre d’une université à taille humaine comme la nôtre, nous nous efforçons de mettre en place. En effet, pour pouvoir recevoir une réponse administrative ou pédagogique, il faut trouver rapidement des adultes en situation d’écoute, de conseil, et surtout d’explication : c’est ce qu’un étudiant peut attendre de nous, en tant que communauté éducative, et c’est le sens de nos efforts.

Cette tâche n’est pas simple : la massification démographique des années 1990, conjuguée à la sous-dotation en personnel administratif comme pédagogique, a longtemps donné à l’université un visage lointain, voire impénétrable, aux étudiants qui l’abordaient pour la première fois. La situation a toutefois bien évolué : aujourd’hui, l’expérience racontée dans ce blog est heureusement minoritaire. Mais le seul fait qu’elle existe encore aujourd’hui doit nous inciter à ne pas relâcher nos efforts pour améliorer l’attention portée aux étudiants, à tous les niveaux. C’est d’ailleurs dans cette perspective que nous nous sommes engagés à l’UVSQ à employer les moyens nouveaux obtenus du ministère au cours des dernières semaines, car l’accueil est un élément clé de la réussite du passage -3/+3.

L’étudiant doit être au centre du dispositif universitaire, en particulier dans les premières années : la réussite des étudiants et la qualité de l’université ne se joue pas seulement dans les salles et les amphis, mais aussi dans les bureaux qui gèrent la scolarité, les inscriptions et dans ceux des enseignants, dans les laboratoires, les bibliothèques et dans les services centraux.

Il faut sortir d’une vision archaïque : face à l’université, l’étudiant n’est ni un usager comparable à celui qui emprunte les transports en commun, ni un client qui achète un service.  D’ailleurs, il n’est pas « face à l’université ». Comme les différentes catégories de personnel, mais différemment, il en est un membre à part entière et doit être considéré comme tel, avec les droits et les devoirs que cela représente.

Un dernier mot cependant à propos de cette étudiante arrivée de BTS et refusée en L3.
Si l’université doit être ouverte, si elle doit s’incarner dans des visages et qu’elle doit fournir des réponses… ces dernières peuvent être négatives. Il n’y a pas d’automaticité de l’accès aux formations de L3 ou de master. Si l’université doit faire un effort, la considération qui lui est parfois portée par les étudiants et l’ensemble de la société doit également évoluer. L’université est aussi un monde d’exigence : c’est à la fois légitime et nécessaire.


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